Ces cinq dernières années ont été marquées par l’émergence de nouveaux acteurs du secteur bancaire en ligne que l’on connaît sous le nom de néobanques. Simples, rapides et accessibles au plus grand nombre, ces plateformes connaissent un franc succès auprès des Français, aussi bien les particuliers que les professionnels. Aujourd’hui, quelle est la place de ces Fintechs sur le marché français et quelles sont leurs limites ? Explications.
Sommaire
Néobanques en France : des offres adaptées à tous les profils
Contrairement à certaines idées reçues, l’origine des néobanques ne date pas d’hier, sachant qu’elles doivent leur succès actuel au lancement de Nickel en 2014, un compte sans banque accessible directement dans les réseaux de buralistes agréés. Leur marché en France compte aujourd’hui dix-huit acteurs principaux dédiés tant aux particuliers qu’aux professionnels.
Les banques mobiles pour les particuliers
Certaines néobanques s’adressent uniquement aux particuliers, notamment :
- Nickel : filiale de la BNP Paribas
- C-Zam : banque mobile de Carrefour Banque
- Morning : banque Edel du groupe E.Leclerc
- Max : Crédit Mutuel Arkéa
- Orange Bank : Orange
- Ditto Bank : Travelex
- Xaalys
Viendront s’ajouter prochainement à cette liste : Ma Frenck Bank (La Banque Postale), Starling Bank, PixPay et Kard.
Les néobanques pour les entreprises
Pour répondre aux attentes des professionnels et des entreprises, notamment les PME/ETI et auto-entrepreneurs, de nombreuses banques mobiles ont vu le jour ces dernières années :
- Anytime
- Qonto
- Manager.one : Wormser Frères
- Shine
- Holvi : BBVA
Il faudra également ajouter à cette liste : Margo Bank et Prismea Banque, une plateforme rachetée récemment par la Société Générale.
Les Fintechs mixtes
Certaines néobanques se démarquent du lot grâce à leur offre adaptée à tous les profils, particuliers comme professionnels, à l’instar de :
- Bunq
- Monese
- N26
- Revolut
- Sogexia
- Veritas : Prepaid Financial Services
Banques mobiles : plus de 2,5 millions de comptes actifs
Aux dernières nouvelles, la France compte plus de 2,5 millions de comptes actifs pour les banques mobiles en juin 2019. Une étude récente de KPMG a même démontré une augmentation du nombre de souscriptions au cours de ces deux dernières années, notamment depuis le lancement de la néobanque britannique Revolut et de l’Allemande N26.
Pour résumer, les 80% des comptes actifs dans l’Hexagone se répartissent comme suit :
- Nickel : 1,2 million d’utilisateurs
- N26 : 900 000 clients
- Revolut : 550 000 clients
Avec l’essor du marché des néobanques en France, certains acteurs ont du mal à trouver leur place dans cette course à la mobilité des offres bancaires. Pour capter de nouveaux clients, certaines banques mobiles telles qu’Orange Bank misent sur les points de vente physiques implantés dans des endroits stratégiques en vue de proposer une expérience utilisateur mixte.
D’autres privilégient les segments de niche en proposant des offres ciblées adaptées aux jeunes, aux voyageurs, aux entreprises ou encore aux travailleurs indépendants ou non-salariés.
Les points communs des banques mobiles dans l’Hexagone
La mise en place d’une néobanque dans l’Hexagone repose sur trois principaux leviers, à savoir :
- Une offre plus ciblée et variée ;
- Une mise en relation simple et une expérience utilisateur optimale ;
- Des partenariats stratégiques pour enrichir les offres.
Concernant ces derniers points, ils sont multiples et peuvent être axés sur :
- Le support : le partenaire devient fournisseur de services ou expert dans la mise en conformité relative aux exigences réglementaires.
- L’offre : le partenaire complète l’offre en solutions bancaires innovantes et nativement digitales ou en produits extra-bancaires.
- La distribution : le partenaire permet la diversification des canaux de vente ou la promotion de l’offre par sa visibilité.
Quelles sont les limites des néobanques à moyen terme ?
Il est vrai que les acteurs de la banque mobile ont le vent en poupe ces dernières années, mais certaines études ont montré qu’ils ont néanmoins des limites à moyen terme. En effet, contrairement aux établissements bancaires traditionnels, les néobanques commercialisent des produits et services restreints. Pour proposer des crédits par exemple, elles sont dans l’obligation de gérer les contraintes réglementaires relatives à l’octroi de ce type de produit bancaire.
L’absence d’agences physiques chez les banques mobiles constitue entre autres un second point faible des néobanques, sachant qu’un conseil humain personnalisé est toujours très sollicité pour entretenir une relation de confiance entre les clients et la banque. Il faut toutefois souligner que les « pure player » s’efforcent actuellement à nous proposer des applications mobiles épurées, didactiques et aussi fonctionnelles en vue de palier ces problèmes.
Pour terminer, les néobanques sont tenues d’innover en permanence afin de sortir du lot d’une part, et d’attirer les investisseurs d’autre part. Concernant ce dernier cas, les acteurs des banques mobiles peuvent se féliciter d’avoir levé jusqu’à 1,5 milliard d’euros au premier trimestre 2019, dont 200 millions d’euros pour les néobanques.
Mis à jour le 10 février 2021